Rentrée des classes à partir du 11 mai : y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

Depuis le début de la pandémie de Coronavirus, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer multiplie les cafouillages. Blanquer semble dépassé par la situation, incapable de donner des signaux clairs et rassurants pour les communautés éducatives. Et comme toujours, ce sont les enseignants, les personnels, les élèves, leurs familles qui trinquent ! Faute de garanties, les inquiétudes grandissent, dans ma circonscription, à Pantin, à Aubervilliers comme dans tout le pays. C’est la santé de tous qui est en jeu. Ca ne peut plus durer. J’interpelle l’éducation nationale : que les responsables s’expliquent !

Depuis le début de la crise, Blanquer est dépassé par la situation

Le ministre n’a cessé de dire tout et son contraire :Début mars, juste avant le confinement et alors que les signaux d’alarmes se multipliaient, Blanquer répétait qu’il ne serait pas question de fermer tous les établissements scolaires, avant qu’Emmanuel Macron ne le contredise et décide de les fermer. Depuis, Blanquer n’arrête plus de bredouiller : un jour la reprise des cours est obligatoire, le lendemain elle doit se faire sur la base du volontariat, etc. Un journal a ainsi compté que le ministre s’était contredit au moins 18 fois depuis le début de la crise !

Rouvrir les écoles le 11 mai contre l’avis du conseil scientifique : Sont-ils à ce point irresponsables ?

Depuis l’annonce du déconfinement, fixé par Macron le 11 mai, Blanquer continue de multiplier les annonces contradictoires. L’on apprend à présent que le Conseil scientifique avait initialement déconseillé la réouverture des établissements le 11 mai, et recommandé leur fermeture jusqu’en septembre. Cette recommandation rejoint d’ailleurs les choix d’autres pays comme l’Italie, qui a décidé de laisser ses écoles fermées. Philippe et Blanquer semblent avoir pris leur décision sans tenir compte de ces recommandations des scientifiques. Macron aurait donc décidé seul, en monarque présidentiel, et fixé arbitrairement une date, sans se préoccuper de savoir si les conditions sont réunies ? Pour quelle raison, si ce n’est d’accélérer le retour au travail des salariés qui seront déchargés de la garde de leurs enfants ? L’économie et les profits des patrons valent-ils que l’on risque ainsi la santé de nos enfants et de tous ? Macron et les siens sont-ils à ce point irresponsables ? Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

A deux semaines du déconfinement : Où sont les garanties ? Où sont les masques ?

Si l’on décide de déconfiner et de rouvrir les écoles, encore faut-il avoir un plan pour le faire, et prévoir les mesures qui permettront que la rentrée se fasse en bon ordre, et que la sécurité sanitaire de tous soit garantie. Or, à deux semaines du 11 mai, aucune consigne précise n’a encore été donnée. Le 21 avril, Blanquer a dévoilé quelques pistes, mais la presse a révélé dans la foulée que le ministre avait fait ses annonces…sans prévenir le Premier ministre ! Édouard Philippe a découvert les annonces de Blanquer à la télévision, et a cherché à rétropédaler en disant qu’il s’agissait que d’hypothèses ! Aujourd’hui,  les établissements et les collectivités locales, régions, départements, municipalités, sont dans le flou, s’adressent à l’Education Nationale, sans réponse. En Seine-Saint-Denis, dans l’Académie de Créteil, le recteur a indiqué, dans un courrier adressé le 20 avril dernier aux personnels de l’Éducation nationale qu’il « est trop tôt encore trop pour évoquer de manière concrète » le sujet du déconfinement. On croit rêver ! Où sont les masques, le gel, comment s’organiseront les demi-groupes dont a parlé le ministre, comment la demi-pension va-t-elle être remplacée ? Aucune réponse ! Le gouvernement nous dit qu’il présentera son plan de déconfinement à l’Assemblée nationale le 28 avril : comment peut-on croire que toutes les mesures nécessaires seront prises dans les écoles, en moins de 10 jours ?

Les inquiétudes grandissent, à juste titre

En l’absence des informations indispensables pour rassurer, l’inquiétude grandit chaque jour un peu plus. En Seine-Saint-Denis comme partout dans le pays, élus locaux, organisations syndicales, parents d’élèves, communautés éducatives, personnels, s’alarment et s’interrogent. Ainsi par exemple, à Pantin, l’Assemblée Générale Éducation, rassemblant près de 70 enseignants de nombreux établissements différents, a exprimé ces craintes et l’incompréhension qui règne de façon éloquente, dans un appel rendu public. Que personne ne s’avise de stigmatiser les enseignants en les accusant de ne pas penser à leurs élèves, comme l’on fait certains commentateurs qui jouent d’une immonde démagogie anti fonctionnaires. Si les enseignants, les agents, les parents s’inquiètent, c’est précisément qu’ils pensent au bien commun : tous les acteurs de l’éducation sont bien conscients du besoin qui peut exister d’accueillir à nouveau des élèves qui ont vu leur scolarité perturbée et leur parcours fragilisé par la fermeture des établissements en période de confinement. Mais cela ne peut se faire au détriment de la sécurité sanitaire de tous !

J’interpelle le Recteur de l’Académie de Créteil : que les responsables s’expliquent !

Ce flou ne peut plus durer : J’ai donc adressé ce vendredi 23 avril un courrier à M. le recteur de l’Académie de Créteil pour l’interpeler. Je le rends public ici. Car c’est la sécurité sanitaire des agents, des élèves, de leurs familles, qui est en jeu ! La transparence doit être faite sur les raisons qui président à la réouverture des établissements, et sur les garanties qui seront données pour qu’elle s’opère dans des conditions acceptables et à même de garantir la sécurité sanitaire de tous. Faire reprendre les enseignements dans le cas où les précautions indispensables n’auraient pas été prises, ce serait prendre la responsabilité de faire courir à tous un risque inacceptable. Que les responsables s’expliquent ! Qu’ils prennent les mesures nécessaires pour la santé publique ! Ou, s’ils en sont incapables, ou qu’ils reviennent sur une date qui serait alors intenable !

Retrouvez ci-dessous mon courrier au recteur de l’Académie de Créteil :