Il faut sauver les jardins ouvriers d’Aubervilliers

🤝 Hier, j’étais aux côtés du collectif Sauvons les jardins ouvriers d’Aubervilliers, pour une rencontre avec Clémentine Autain, tête de liste de Avec Clémentine Autain, pouvoir vivre en IDF aux élections régionales, avec William Martinent et Christophe Prud’homme, candidats en Seine-Saint-Denis, et mes camarades Guillaume Lescaut et Dolores Nzoungou, chef·fes de file de La France insoumise – Aubervilliers. Je remercie le collectif pour sa disponibilité et son accueil.

🌳 Les jardins ouvriers d’Aubervilliers, ce sont 10 000 m2 de nature, dans une ville qui en compte trop peu, menacés de destruction par un projet d’aménagement contestable. C’est inacceptable. Avec La France insoumise, nous sommes attachés à une écologie populaire, qui préserve et accroit les espaces naturels dans nos villes qui en ont tant besoin, et à une gestion démocratique, qui passe toujours par la concertation avec les habitantes et les habitants.

✊ Je soutiens le collectif mobilisé. J’ai interpelé tous les acteurs du projet, pour leur demander de le revoir et de préserver les jardins. La lutte continue.


Détruire des milliers de mètres carrés d’espaces verts…une folie !

Détruire 10 000 m² d’espaces verts. Et cela à l’heure même où la préservation de l’environnement et la transition écologique devraient être la priorité de tous. Et cela dans une ville qui compte l’un des plus faibles ratios d’espaces verts par habitant dans notre pays. Cela semble à peine croyable. Mais c’est ce qui risque de se produire à Aubervilliers, si le projet d’aménagement de la ZAC du fort d’Aubervilliers est mené à son terme sans modifications. Une folie ! Parce que nous sommes attachés à une écologie populaire, parce qu’Aubervilliers a droit aux espaces verts, disons non aux bétonneurs. Ensemble, sauvons les jardins ouvriers d’Aubervilliers !

Les jardins ouvriers d’Aubervilliers : un patrimoine, un poumon vert

Créés en 1935, les jardins ouvriers des vertus, au fort d’Aubervilliers, aux limites des communes d’Aubervilliers et de Pantin, constituent aujourd’hui un espace naturel unique. Ils sont un îlot vert dans une ville qui en compte trop peu :  1,42 m² d’espaces verts par habitant – six fois moins que Paris, quinze fois moins que la plupart des grandes villes de France, et bien en deçà de l’objectif de 10 m² fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé et la région Île-de-France. Ils sont un conservatoire vivant, exceptionnel, de la biodiversité, où l’on recense plusieurs dizaines d’espèces menacées et de nombreuses espèces protégées. Ils jouent un rôle précieux pour la gestion durable de l’eau et la régulation thermique, la présence d’une vaste zone végétalisée contribuant à la gestion des crues et des inondations et réduisant le phénomène d’îlot de chaleur urbain et le réchauffement climatique. Ils alimentent enfin une production légumière et fruitière de proximité, précieuse pour certaines familles populaires, et qui devrait être encouragée dans le cadre de la nécessaire transition vers une agriculture de circuits courts.  

La sanctuarisation des jardins semblait acquise…

Préserver cet écrin de nature est impératif. Des garanties semblaient avoir été données dans ce sens. De nombreux textes règlementaires, tant au niveau de la région Île-de-France que de l’intercommunalité de Plaine Commune, semblaient acter le principe de la préservation des jardins. Et les projets d’aménagements futurs paraissaient garantir que les jardins restent intouchés. Grand Paris Aménagement avait indiqué que « les jardins maraîchers seraient maintenus » et que les travaux réalisés seraient « exemplaires du point de vue du développement durable ». Le comité organisateur des Jeux Olympiques Paris 2024 avait, en partenariat avec le WWF France, pris l’engagement d’ «  organiser des Jeux à impact environnemental positif, qui accélèrent la transition écologique »

…mais elle est remise en cause par un projet contestable et destructeur

  Mais voilà que ces engagements sont démentis par un projet aussi contestable que destructeur ! Les habitants ont découvert que près 10 000 m2 de jardins pourraient être impactés et détruits pour céder la place aux équipements et constructions immobilières prévues dans le cadre de la ZAC du fort d’Aubervilliers, comportant la piscine d’entraînement olympique des jeux de Paris 2024, la gare du métro de la ligne 15 Est, l’éco-quartier du fort d’Aubervilliers, des programmes immobiliers aux contours encore indéfinis. Dès avril 2021, le coup d’envoi des travaux d’aménagement de la piscine olympique risque de s’accompagner de la destruction de plusieurs milliers de mètres carrés d’espaces naturels. Personne ne conteste la construction d’une gare et d’une piscine, équipements indispensables à la population albertivillarienne. Mais le projet de piscine semble s’écarter des usages olympiques et scolaires initialement prévus, puisqu’il comprendrait désormais « un espace de fitness et de cardio-training ainsi qu’un village finlandais comportant saunas et hammams, et un solarium minéral ». On raserait donc des jardins, pour un équipement commercial, d’une utilité douteuse inaccessible à la plupart des habitants modestes, et qui ne sera peut-être même pas viable ? Ce n’est pas acceptable.  

Pour sauver les jardins, les habitants se mobilisent

Les jardiniers et toutes celles et ceux qui sont attachés à cet espace naturel unique n’acceptent pas sa destruction et se mobilisent. La colère des jardiniers d’Aubervilliers et de Pantin, et bien, au-delà, des habitants des deux villes et du département de la Seine-Saint-Denis est d’autant plus compréhensible que l’annonce des destructions à venir survient au terme d’un processus de décision opaque et faisant très largement fi des indispensables concertations. Un collectif de riverains s’est organisé. La mobilisation a reçu, à juste titre, une grande attention médiatique. Une pétition en ligne a rassemblé plus de 45 000 signatures. Personne ne conteste la construction d’équipements utiles. Mais celle d’installations commerciales est beaucoup plus contestable. Surtout, les constructions ne peuvent se faire au prix du sacrifice d’un espace vert exceptionnel, et tout aussi indispensable. Le collectif mobilisé a d’ailleurs fait un travail d’expertise remarquable pour démontrer que les deux impératifs sont parfaitement compatibles, en proposant un projet alternatif qui permettrait de construire les équipements utiles que sont la piscine et la gare, sans impacter un seul mètre carré de jardins.  

Je soutiens les habitants en lutte

Je partage le sentiment et les revendications des habitants. Mes camarades de La France insoumise d’Aubervilliers étaient présents aux côtés du collectif lors des différentes mobilisations. Comment les jardins d’Aubervilliers pourraient-ils être ouverts aux constructions, quand tout impose au contraire leur préservation ? Le projet ne peut raisonnablement pas être maintenu en l’état, dès lors qu’il contredit si manifestement les considérations écologiques qui doivent aujourd’hui être au cœur de l’action publique. Il importe au contraire de le revoir, pour respecter l’engagement pris de préserver intégralement les jardins ouvriers et familiaux. Il y a un mois, je me suis adressé dans ce sens à l’ensemble des acteurs du projet, en alertant la Ministre des Sports Roxana Maracineanu, la Présidente de la Région Ile de France Valérie Pécresse , le Président du Comité d’Organisation des JO Tony Estanguet, le Président de Plaine Commune Mathieu Hanotin, la Maire de Paris Anne Hidalgo, la Présidente d’honneur du WWF Isabelle Autissier,  la Présidente du WWF Monique Barbut, et le Président de la société Spie batignolles, en charge de l’exécution du projet, Jean-Charles Robin. Seul ce dernier m’a répondu à ce jour, se disant ouvert au dialogue avec les habitants. Je forme le vœu que cette porte ouverte puisse réellement aboutir à une modification du projet.   Dans l’attende des développement ultérieurs, restons mobilisés. N’hésitez pas à soutenir la mobilisation et le collectif en signant la pétition, ici, et en faisant un don à la cagnotte mise en place par le collectif pour soutenir ses démarches, ici. Ensemble sauvons les jardins ouvriers d’Aubervilliers !