Avec mes camarades de La France insoumise – Aubervilliers, nous étions présents hier, place de la mairie à Aubervilliers, au rassemblement organisé en soutien au collectif Sauvons les jardins ouvriers d’Aubervilliers, dont les membres ont été expulsés hier par les forces de l’ordre. Depuis des mois, les militants des « Jardins A Défendre » occupaient les jardins des vertus, au Fort d’Aubervilliers, pour s’opposer au projet de construction d’une piscine destinée aux Jeux olympiques de Paris 2024 et d’un solarium, qui détruira 17 parcelles de ces jardins ouvriers, et ouvrira la voie à de futurs projets qui les détruirons plus encore.
Leur combat est juste et sain. Nul ne s’oppose à la construction d’une piscine et d’équipements utiles aux albertivillariens – le collectif mobilisé a d’ailleurs élaboré un projet alternatif qui permet de construire une piscine tout en préservant les jardins. Mais nous ne voulons pas de grands projets inutiles, à la seule finalité commerciale – un solarium, que ses tarifs rendront inaccessibles aux habitants ! -, et dont la construction se fera au prix de la destruction de milliers de mètres carrés d’un espace naturel unique dans une ville, Aubervilliers, qui en compte bien trop peu : 1,42 m² d’espaces verts par habitant – six fois moins que Paris, dix fois moins que les recommandations de l’OMS, quinze fois moins que la plupart des grandes villes de France. C’est insensé.
Ce message, le collectif l’a porté auprès de tous les pouvoirs responsables, de la Société de livraison des jeux olympiques à Grand paris aménagement. Je l’ai relayé en tant qu’élu, en interpelant tous les acteurs du projet. Mais ils ne veulent rien entendre, et ne répondent que de la langue de bois.
Malgré l’adversité, pendant des mois, les militants des « Jardins A Défendre » ont démontré que l’on pouvait faire des jardins un espace autonome, un lieu de nature, de culture et de vie, ouvert à tous et à toutes, pour sensibiliser, expérimenter un monde en commun et faire vivre une véritable écologie populaire. C’est tout cela que les CRS et les pelleteuses de Grand Paris Aménagement ont piétiné brutalement hier, dans une opération de maintien de l’ordre disproportionnée, qui s’est soldée par plusieurs gardes à vue. Une honte.
La destruction de milliers de m2 de jardins au nom des JO2024 et de la spéculation est un scandale écologique. Le double langage des pouvoirs qui rasent un espace naturel unique tout en osant parler de « jeux écoresponsables », est une honte démocratique. Face à un projet de bétonisation imposé par la force, face à des JO écocides et antisociaux, il faut se battre. Le combat continue, sur le terrain et en justice. A Aubervilliers et partout ailleurs, ce combat, c’est le nôtre, c’est celui de l’écologie populaire.
