Cérémonies pour la journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition, à Aubervilliers et Pantin.

Ne pouvant être présent à cette occasion du fait de l’examen de la Loi de Programmation Militaire en commission de la défense, je remercie mes camarades insoumis de m’y avoir représenté.

Edouard Glissant écrivait « L’oubli offense, et la mémoire quand elle est partagée, abolit cette offense. » Pourrons-nous jamais réparer le crime inouï, crime contre l’humanité, que fut la traite négrière ? Nous pouvons cependant, nous devons, ne jamais oublier. Toujours faire l’histoire de ce crime. Toujours rendre hommage et justice aux millions et millions de victimes.

Du XVe au XIXe siècles, des dizaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants furent capturés en Afrique, transportés à travers les océans, et réduits en esclavage. Il faut prendre toute la mesure de cette monstruosité. Parce que l’esclavage et l’impérialisme colonial auquel il était étroitement associé ont joué un rôle moteur dans le décollage du capitalisme et des économies européennes. Parce que la réduction de millions de personnes en esclavage a donné naissance à l’idéologie raciste, née pour justifier et naturaliser l’oppression et la domination.

L’ordre économique inique et les préjugés racistes auxquels la traite a donné naissance marquent encore notre société. Notre pays n’en a toujours pas fini avec cet héritage. La Liberté est une et indivisible. Elle est pour tous. Et tant qu’elle n’est pas pour tous, elle n’est pleinement accomplie pour personne. Le combat pour l’émancipation n’est jamais terminé. Nous avons le devoir de toujours le continuer.