DE L’ÉTAT DE DROIT A L’ÉTAT POLICIER : MACRON ET DARMANIN ENTERRENT LA RÉPUBLIQUE !

C’est un spectacle effarant, terrifiant, auquel l’on assiste depuis maintenant une semaine. Après la mise en examen de quatre policiers de la BAC de Marseille impliqués dans l’agression sauvage contre Hedi Rouabah, jeune homme innocent, une partie de la police est entrée en état de sédition. Ces policiers factieux se soustraient à leur service en multipliant les arrêts maladie de complaisance. Ils posent sur les réseaux sociaux, le dos tourné, ou cagoulés, dans des images qui rappellent celle de militants d’extrême-droite. Pour dire leur solidarité avec leurs collègues, qui ont tiré au LDB dans le visage d’un innocent, l’ont trainé par terre, tabassé puis laissé pour mort.

D’un mouvement de mutinerie, l’on est passé à une attaque en règle de la police contre l’indépendance de justice. Sur leurs boucles de messagerie, des policiers suggèrent de se rendre au domicile du juge chargés de l’enquête sur leurs collègues pour faire pression sur lui. Les syndicats policiers, eux, revendiquent un régime d’exception et d’impunité pour les policiers mis en cause, qui ne devraient pas pouvoir être traités comme n’importe quel justiciable. Dans la plus haute hiérarchie policière, le Préfet de police de Paris et le Directeur Général de la Police Nationale (DGPN) se disent écœurés par le placement en détention provisoire des policiers mis en cause. Il y aurait donc une justice pour les citoyens, et une autre pour les policiers, au-dessus des lois. Insensé ! Ce serait tout simplement la fin de l’Etat de droit !

Et voilà qu’au sommet de l’Etat, les macronistes soutiennent le mouvement. Un gouvernement républicain se devrait de défendre l’indépendance de la justice, et de rappeler à l’ordre et de sanctionner les policiers qui la remettent en cause. Mais pensez vous ! Rien de tel de la part de Macron, de Borne, de Darmanin et des autres. Pire, ils multiplient les déclarations de soutien inconditionnel et de compassion mielleuse pour les policiers. Et pire, ils approuvent les pressions de la police sur la justice. Le DGPN a « parlé comme un chef » disait hier soir Darmanin. Et le ministre reçoit les syndicats policiers en les assurant de tout son soutien pour leurs revendications. Pendant ce temps, pas un mot de compassion pour les victimes des violences policières comme le jeune Hedi : dans un témoignage bouleversant, il raconte qu’aucun responsable de l’Etat ne l’a simplement appelé pour prendre de ses nouvelles. En soutenant une police hors de tout contrôle, Macron et Darmanin enterrent la République. Va-t-on passer de l’Etat de droit à un Etat policier ?

L’heure est grave. Nous appelons toutes et tous à se mobiliser et à dénoncer cette folle dérive et à défendre la République.