A peine 1% de la population du département a été vaccinée
L’épidémie de Covid-19 connait aujourd’hui un regain, en Seine-Saint-Denis comme ailleurs. Dans notre département, 85% des lits de réanimation sont occupés.
Dans ce contexte, la lenteur du rythme de la campagne de vaccination contre le virus inquiète. Je me félicite que des centres de vaccination aient pu être ouverts à Aubervilliers et Pantin, comme je l’avais demandé au Préfet. Mais la vaccination patine. A peine 1% de la population de la Seine-Saint-Denis a été vaccinée contre la COVID-19 – le taux le plus faible parmi l’ensemble des départements métropolitains. La situation que l’on observe dans les centres de vaccination n’est pas plus rassurante, dans ma circonscription, à Pantin, Aubervilliers, ou ailleurs : le nombre de doses de vaccin disponible est parfois deux fois inférieur à celui annoncé ; il est bien souvent impossible d’obtenir un rendez-vous avant plusieurs semaines. L’ouverture de 10 nouveaux centres de vaccination, initialement prévue au 1er février, a été repoussée.
La mauvaise organisation et les inégalités rendent l’accès au vaccin plus difficile
Cette situation résulte pour partie des retards des laboratoires pharmaceutiques dans la livraison des doses de vaccins nécessaires. J’ai interpelé le gouvernement a ce sujet. Mais elle s’explique aussi par des erreurs dans l’organisation de la campagne de vaccination en Seine-Saint-Denis et en Île-de-France. Je l’ai déjà dit au gouvernement il y a quelques semaines : c’est la pagaille !
Les 17 centres de vaccination de ville opérationnels dans les communes du département sont ouverts à l’ensemble des personnes prioritaires, indépendamment de leur lieu de résidence : cela aboutit à ce que jusqu’aux 2/3 des rendez-vous disponibles soient attribués à des personnes ne résidant pas en Seine-Saint-Denis. Par ailleurs, la prise de rendez-vous elle-même est bien souvent difficile. Les services téléphoniques mis en place sont saturés, et la prise de rendez-vous par internet ou application pose problème, dans un département où la fracture numérique est très marquée. On retrouve, dans ces difficultés d’accès au vaccin, la marque de toutes les inégalités dont souffre la Seine-Saint-Denis : fracture numérique, difficulté d’accès au services publics dématérialisés, désert médical.
Des solutions : prioriser les habitants de Seine-Saint-Denis et déployer des équipes mobiles
Des solutions existent : L’ouverture de centres de vaccination en nombre accru, et dans la mesure du possible, dans chaque commune du département, permettrait aux habitants de l’ensemble des villes d’y avoir accès. La refonte du système de prise de rendez-vous permettrait de s’assurer que les résidents de chaque commune et bassin de population aient un accès prioritaire aux centres de vaccination correspondant. Enfin, il importe de mobiliser tous les moyens nécessaires pour atteindre directement les citoyens qui éprouvent des difficultés à accéder à la prise de rendez-vous, en mobilisant des équipes mobiles ou en donnant une formation adéquate aux aides à domicile.
J’interpelle le préfet de la Seine-Saint-Denis et le directeur de l’agence régionale de santé d’Île-de-France pour le demander de remédier à cette situation. Par trois fois déjà, depuis le début de la crise, en avril, en octobre, en novembre 2020, j’ai demandé que la Seine-Saint-Denis, qui a particulièrement souffert du virus, bénéficie de moyens extraordinaires. Je lance une nouvelle fois un appel. Tous les habitants qui souhaitent se faire vacciner doivent pouvoir le faire dans le délai le plus rapide possible.
Retrouvez ci-dessous le courrier que j’ai adressé aux autorités