Avec l’affaire Benalla-Macron, c’est l’État lui-même qui est attaqué. Parce qu’à cause de cette usurpation des insignes de l’autorité publique, le doute est possible sur la légitimité des personnes portant le brassard « police ». Cela risque de rendre plus difficile la tâche de celles et ceux qui sont authentiquement dépositaires de l’autorité publique. Parce que la confusion des rôles remet en cause le monopole de la violence légitime. Parce que l’instauration d’un copinage malsain, depuis le plus haut sommet de l’État, jusqu’à créer des hiérarchies parallèles, des polices politiques sous l’autorité de l’Elysée et non du ministère de l’Intérieur. Parce qu’il a fallu un scandale d’État, révélé au grand public par la presse, pour que de réelles poursuites soient engagées contre un membre du cabinet du Président de la République qui allait, jusqu’alors impunément, tabasser des opposants.
Note de blog
Benalla, le sbire du roi Macron ?
Avec l’Affaire Benalla, nous vivons un séisme politique d’ampleur exceptionnelle. Je rappelle rapidement les faits : le 1er mai, un homme travaillant comme chef de cabinet adjoint du président de la République, s’est fait passer pour un agent de police et a profité de cette confusion pour frapper très violemment plusieurs personnes et les faire interpeler. Ces faits auraient dû être très sévèrement sanctionnés par sa hiérarchie, et immédiatement transmis à la justice.
Macron le Petit : du président des riches au roi des riches
Le président des riches a la folie des grandeurs. Comme il l’avait fait il y a un an pour lancer la destruction du code du travail, il convoque les députés et les sénateurs à Versailles. Manifestement l’endroit lui plaît : il n’arrête pas de s’y rendre : une première fois suite à son élection pour donner le ton à la nouvelle majorité, pour recevoir Vladimir Poutine, une fois encore pour une immense réception des grands businessmen du monde entier… On finit par penser que l’Élysée est trop petit et qu’il s’apprête à déménager.
Au G7, la zizanie du libre-échange
Le dernier sommet du G7, qui avait lieu ce week-end au Canada, s’est fini sur un coup d’éclat de Donald Trump. Alors que les discussions avaient abouti à une déclaration commune des participant·e·s, le maniaque qui préside les États-Unis a saisi l’occasion d’une phrase un peu acide de Justin Trudeau pour tout envoyer balader.
Comme d’habitude, cette gesticulation de l’espèce d’Ubu roi qui gouverne outre-Atlantique suscite des commentaires effrayés dans la presse française ; comme d’habitude encore, les éditorialistes trouvent là l’occasion de faire par contraste un portrait flatteur d’Emmanuel Macron. Comme d’habitude, il faut aller au-delà des apparences pour saisir la situation.
L’Allemagne à reculons…
La semaine dernière, la crise politique italienne a été l’occasion d’un déversement inouï de clichés anti-italiens dans la presse allemande. Dans ce contexte, on a pu mesurer la vraie valeur des émouvantes déclarations sur l’Europe et la paix dont nous abreuvent les défenseurs de l’Europe allemande. C’est ce moment de vérité qu’Angela Merkel a choisi pour administrer à Emmanuel Macron une sérieuse rebuffade sur la politique européenne.
L’Union européenne nuit gravement à la démocratie et … à l’Europe
L’Italie n’a toujours pas de gouvernement. Les dernières élections législatives ont porté largement en tête le « Mouvement 5 étoiles » (M5S). Le dégagisme dans ce pays est extrêmement fort. L’origine de ce mouvement est très profonde : la corruption, l’emprise du crime organisé sur la politique, les disparités économiques entre Nord et Sud du pays, l’effondrement du mouvement communiste et sa dissolution dans la sociale-démocratie, elle-même dissoute dans un libéralisme économique de plus en plus droitier, l’absence d’aide européenne sérieuse pour faire face à l’accroissement du nombre de personnes migrantes… Mais surtout, l’Italie subit le même genre de cure d’austérité que la plupart des pays d’Europe et ces pressions ont augmenté avec la crise de 2008. Voilà dix ans que les Italiennes et les Italiens sont priés de se serrer la ceinture et de renoncer aux services publics.