Reconfinement : nous payons le prix de leur échec

Vendredi, 30 octobre, reconfinement. Les rideaux de bien des magasins se sont à nouveau baissés. Les rues se sont à nouveau vidées – pas toutes, notamment dans les quartiers populaires, où bien des habitants n’ont pas la possibilité de télétravailler. Face à la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, le

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Vendredi, 30 octobre, reconfinement. Les rideaux de bien des magasins se sont à nouveau baissés. Les rues se sont à nouveau vidées – pas toutes, notamment dans les quartiers populaires, où bien des habitants n’ont pas la possibilité de télétravailler. Face à la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, le président Macron n’a plus eu d’autre choix que de décréter un nouveau confinement. Jusqu’au 1er décembre au moins. Une fois passée la sidération, il faut tirer le bilan des mois qui se sont écoulés depuis le 11 mai, depuis le déconfinement. Comment en sommes-nous arrivés-là ? Et comment agir ?

Nous respecterons la discipline sanitaire, mais nous ne cautionnons pas la gestion de Macron

Comme tous les insoumis, je respecterai la discipline sanitaire. J’appelle toutes et tous nos compatriotes à faire preuve de prudence, à respecter les consignes. Pour se protéger. Pour protéger les autres. Pour sauver des vies. Pour épargner les personnels soignants, qui sont en première ligne dans la lutte contre l’épidémie. Cette crise met à l’épreuve la cohésion, la solidarité de notre peuple. Soyons à la hauteur. Faisons preuve de civisme.

Mais faire preuve de civisme, ce n’est pas cautionner la politique de Macron, de Castex, de Véran, de Blanquer et des autres. C’est pourquoi nous n’avons pas voté la confiance au gouvernement. Car si nous devons reconfiner, c’est leur échec. C’est leur échec, dont nous payons toutes et tous le prix aujourd’hui.

Ils cherchent à s’exonérer de leurs responsabilités. Le reconfinement est bien leur échec

Macron et les siens cherchent à s’exonérer de toute responsabilité. C’est la même petite musique, qu’ils entonnent dans tous les médias. La deuxième vague est « largement inattendue », personne ne l’avait vu venir (Gabriel Attal). « Si on est malade c’est qu’on n’a pas fait aussi attention que nécessaire » (Richard Ferrand). C’est la faute à pas de chance. Ou la nôtre. Mais surtout pas la leur. Piètre diversion.

La vérité est tout autre : Jean Castex, « Monsieur déconfinement » a été récompensé par Macron. Il est devenu 1er ministre. Mais son déconfinement, lui, a été un échec. La deuxième vague était prévue. Les spécialistes, et la presse la voyaient venir depuis le milieu de l’été. Macron et le gouvernement étaient avertis. Qui devait anticiper, renforcer le système de santé, réagir à temps, sinon eux  ? Au lieu de quoi ils ont tergiversé. Le 14 juillet, Macron disait : « la France sera prête en cas de nouvelle vague ». Aujourd’hui, force est de constater que rien n’est prêt. C’est leur échec.

Leur bilan depuis mai ? Pratiquement rien

Qu’a fait Macron, qu’ont-ils fait, tous, depuis mai ? Pratiquement rien. Ils n’ont rien fait pour renforcer véritablement le système de santé. Le 27 août, Véran annonçait que 12 000 lits de réanimation seraient disponibles ; mais le 28 octobre, Macron affirmait que nous étions passés de 5000 à 6000 lits. Ils n’ont pas non plus pris la mesure de la crise sociale, n’y répondant que par un plan de relance en trompe l’œil et pseudo « plan pauvreté » que toutes les associations jugent indigent. Ils ont attendu avant de rendre le masque obligatoire, en lieu clos, puis partout. Ils n’ont pas su mettre en place une politique de priorisation des tests et de traçage efficace. Ils n’ont préparé aucun protocole sanitaire sérieux pour la rentrée scolaire et universitaire. Ils n’ont rien fait pour imposer la généralisation du télétravail partout où elle était possible.

Résultat : les établissements scolaires, les entreprises, les transports sont devenus autant de clusters. Les hôpitaux ont été saturés. Mais ils se sont enfermés dans le déni. Ils se sont contentés d’instaurer un couvre-feu. Mesure tardive et inefficace, car à côté de la plaque.

Nous n’avons cessé d’alerter et de proposer, mais ils n’ont rien écouté

Nous avions pourtant alerté. Nous avons proposé. Mais ils se sont moqués. Ils n’ont rien écouté. Ils ont rejeté toutes les mesures que nous préconisions. Le 29 avril dernier déjà, à l’Assemblée Nationale, j’ai averti le ministre de la santé, Olivier Véran, sur le danger d’un reconfinement si rien n’était fait. Il m’a répondu en se riant de moi, en m’accusant de faire peur aux Français pour un effet de manche, en me traitant de « prédicateur de l’apocalypse ». Et il m’a rétorqué que les gestes barrières et la distanciation sociale étaient largement suffisants. Ils en ont fait de même avec tous mes camarades, députés insoumis.

Depuis le début de la crise, nous n’avons cessé d’être une force de proposition :  11 propositions pour des mesures d’urgence, un plan de déconfinement, un plan pour le déconfinement économique et la bifurcation écologique, nous avons fait d’innombrables propositions pour répondre à l’urgence sanitaire et  aux conséquences sociales de la crise.

Le renforcement massif du système de santé et la réquisition des structures et des outils de production indispensables, l’obligation et la gratuité des masques, la suspension des loyers, l’encadrement des prix alimentaires, le relèvement des minimas sociaux à commencer par le RSA, et sa nécessaire extension aux jeunes de 18 à 25 ans, la suppression du jour de carence, l’augmentation des coupons alimentaires et des chèques énergie, etc. Tout cela, ils l’ont balayé. Et ils ont conduit notre pays droit dans le mur.

Ils organisent aujourd’hui un reconfinement opaque, improvisé et incohérent

Face à leur échec, ils n’ont plus d’autre choix que de reconfiner. Mais là encore, ils sont dans l’erreur. Ils organisent le reconfinement de façon opaque et improvisée. Le mardi 27 octobre, à la veille des annonces de Macron, les parlementaires ont été reçus par le Premier Ministre pour une soi-disant consultation…qui n’était qu’un simulacre. Les mesures étaient déjà décidées. Par Macron seul. Et Jean Castex n’en connaissait même pas la teneur exacte.

Résultat ? L’improvisation. Les administrations apprennent les mesures qui vont être prises par la télévision. Elles n’arrivent pas à suivre : il se murmurait ainsi ce jeudi que la rentrée scolaire pourrait être reportée du 2 au 3 novembre. Finalement non. Les consignes contradictoires se succèdent dans les établissements. Car le nouveau protocole sanitaire n’est pas en place. Improvisation. Incohérence aussi. Les universités ferment mais les classes prépa restent ouvertes. Les libraires indépendants doivent fermer, mais la Fnac ou Amazon, peuvent rester ouverts et leur font une concurrence déloyale. Finalement les enseignes ferment leurs rayons librairie devant le tollé. Pataquès et inégalité à tous les étages. Une pagaille qui sape le consentement à l’autorité et la discipline sanitaire, comme je le disais au gouvernement dès septembre dernier.

Le reconfinement est l’échec d’un système : la monarchie présidentielle

Cet échec, c’est l’échec d’un système : la Ve république. Une monarchie, où le président concentre tous les pouvoirs, a fortiori en période de crise. Aujourd’hui, Macron gère seul la riposte au Covid-19 dans le cadre du Conseil de défense, à portes closes. Le gouvernement ne gouverne plus. Le conseil des ministres est vidé de sa substance. Le parlement est tenu à l’écart, à peine bon à être une chambre d’enregistrement. Le secret défense remplace la publicité des délibérations. L’exception devient la norme. La démocratie est étouffée. Les faits le montrent : ce mode de gouvernement solitaire et autocratique conduit à l’échec.

Le reconfinement est l’échec d’une idéologie : le libéralisme

C’est l’échec d’une idéologie : le libéralisme. Le primat de la rentabilité économique et des profits de quelques-uns sur l’intérêt général. Déréglementer, délocaliser, réduire l’intervention et les moyens de l’État, pour permettre aux grands groupes et aux très riches de s’enrichir encore d’avantage.

Un aveuglement effarant, qui a justifié que l’on détruise la nature, semant les germes des épidémies et des catastrophes qui nous frappent. Que l’on saigne à blanc notre système de santé publique. Que l’on détruise nos capacités de production de médicaments et de matériel sanitaire. Que l’on laisse notre pays dépourvu face à la pandémie. Errements dont nos dirigeants ne sont pas revenus. Un « haut commissaire au plan », François Bayrou, a bien été nommé. Mais qu’a-t-il planifié ? Rien !

Le reconfinement est l’échec d’une personne : Macron

C’est l’échec d’une personne : Macron. Il incarne la quintessence de ce système monarchique et de cette idéologie libérale. Pur produit de la haute fonction publique d’État et de la grande banque d’affaire. Il a poussé leur logique à leur point le plus extrême, justifiant l’invraisemblable concentration du pouvoir par sa prétendue efficacité, et la délirante concentration des richesses par sa soi-disant compétitivité.

Jupiter allait libérer les énergies ; les richesses des gros ruisselleraient sur les petits, et les profits d’aujourd’hui feraient les emplois de demain. Résultat : Entre paralysie et zizanie, le pays n’est plus gouverné, et, face à la crise sanitaire et sociale, il est désarmé et exsangue. C’est leur échec. C’est son échec, dont nous payons tous le prix aujourd’hui.

Demain, après la pandémie, c’est ce monde qu’il nous faudra balayer

Le roi est nu. Le système a révélé son impuissance. L’idéologie sa vacuité. C’est avec eux qu’il faut rompre, pour ne plus revivre la crise qui enserre notre pays depuis des mois. Pour l’heure, priorité à la discipline sanitaire, pour endiguer l’épidémie. Sans faillir, les insoumis prendront leur part à la discipline civique indispensable dans le moment présent, et sauront se rendre utiles, partout où ils le peuvent, en soutenant les initiatives de solidarité.

Demain, mettons toute notre énergie à convaincre, à persuader nos concitoyens, pour renverser ensemble le monarque par les urnes, rendre le pouvoir au peuple, en finir avec le règne de l’argent et restaurer un État au service du plus grand nombre. Notre commun, Res publica, la République.

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