A Aubervilliers et Pantin : hommage à celles et ceux qui se mobilisent

Si la Seine-Saint-Denis tient le choc depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, c’est d’abord à la solidarité et à la générosité de ses habitants qu’elle le doit. C’est à cet élan de solidarité et toutes celles et ceux qui le font vivre, à Aubervilliers, à Pantin, que

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Si la Seine-Saint-Denis tient le choc depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, c’est d’abord à la solidarité et à la générosité de ses habitants qu’elle le doit. C’est à cet élan de solidarité et toutes celles et ceux qui le font vivre, à Aubervilliers, à Pantin, que je voudrais aujourd’hui rendre hommage.

En Seine-Saint-Denis la crise sanitaire est aussi une crise sociale

Notre département est particulièrement frappé par l’épidémie. La crise sanitaire s’y double d’une crise sociale. La Seine-Saint-Denis est le 2ème département le plus touché par la propagation du virus, la mortalité y a augmenté de 130% par rapport à 2019. A la crainte de la maladie, à la souffrance et à la perte d’un être cher viennent s’ajouter les difficultés matérielles :  beaucoup d’habitants précaires, que la crise fragilise encore davantage, ont du mal à payer leur loyer ou se privent d’achats de première nécessité pour le faire. Pour beaucoup, la faim redevient une réalité qui hante le quotidien : le préfet du département lui-même estime que 15 à 20 000 personnes risquent de ne pas avoir à manger.

Mais Macron reste sourd à nos alarmes et aux besoins des habitants

Les causes de cette situation sont connues : L’on est davantage exposé au risque sanitaire et à la précarité quand l’on vit dans un logement insalubre, dans une ville où il n’y a pas assez de médecins, que l’on exerce un métier difficile, que l’on gagne à peine de quoi subvenir à ses besoins. Mais Macron et son gouvernement persistent depuis des années à ignorer les inégalités, l’injustice dont sont victimes les habitants. La situation n’a pas changé depuis le début de la crise. En tant que député d’Aubervilliers et Pantin, membre du groupe de La France insoumise, je suis naturellement mobilisé depuis le début mon mandat pour dénoncer ces inégalités. Et depuis le début de la crise actuelle, je n’ai cessé de tirer la sonnette d’alarme, comme beaucoup d’élus de villes populaires. J’ai demandé au gouvernement des mesures d’urgence pour accroitre les moyens sanitaires, suspendre les loyers des locataires en difficulté, augmenter massivement l’aide sociale et alimentaire, donner à l’école les moyens d’une rentrée concertée et sécurisée. Autant de revendications de bon sens pour soulager le quotidien des habitants. Mais Macron est resté sourd. Les mesures annoncées sont très loin d’être à la hauteur de l’urgence.

A Aubervilliers, le collectif « Auber Solidaire face au Covid-19 » agit

Alors que la Seine-Saint-Denis connaît cette urgence particulièrement aigüe, et que le gouvernement reste sourd et défaillant, la population s’est levée dans un élan de générosité et de solidarité. J’ai été le témoin d’un exemple admirable de cette mobilisation citoyenne, dans ma circonscription à Aubervilliers. Ce mardi 28 avril, j’ai rencontré certains de ces bénévoles qui, depuis le début de la crise, permettent aux habitants de tenir le coup. Dès la première semaine du confinement, le collectif « Auber solidaire face au COVID 19 », a été créé par des volontaires. Auber Solidaire agit en partenariat avec les nombreuses associations de la ville : de l’autre côté, Emergence 93, Asscd, la pépinière, les poussières, et bien d’autres encore, que je ne peux toutes citer ici. La municipalité a également apporté son aide, en mettant notamment à disposition des locaux. Une page Facebook a été créée pour recenser en permanence toutes les initiatives de solidarité de la ville.

 

L’aide alimentaire : un enjeu central

Le collectif agit notamment dans le domaine de l’aide alimentaire. Une cagnotte participative a été lancée afin de récolter des fonds pour pouvoir acheter des produits de première nécessité à distribuer aux personnes en difficulté. La page Facebook recense les points de collectes de dons de produits, dans les supermarchés de la ville et à la maison des langues et des cultures, qui servent à constituer les paniers repas distribués aux familles en difficulté. J’ai pu assister à l’une de ses collectes, qui permettent aujourd’hui d’aider plus de 700 bénéficiaires.

Maintenir le lien humain en temps de crise

Maintenir le lien humain, encourager les contacts entre les habitants qui disposent chacun d’un savoir-faire différent est aussi un enjeu essentiel en temps de crise. C’est ce que fait Auber Solidaire en mettant en contact des élèves et des enseignants ou étudiants bénévoles pour l’aide aux devoirs ; ou encore des personnels pour aider leurs voisins les plus fragiles dans leurs achats. Au-delà même, la page Facebook du collectif liste toute sorte d’initiatives et d’informations :  sur la situation sanitaire, mais aussi programme télévisés, recettes de cuisine ; jusqu’aux podcasts de « radio auber solidaire » aussi. La chaleur humaine et la richesse de la vie culturelle et associative d’Aubervilliers continuent de vivre en temps de crise.

Quand les citoyens se mobilisent pour produire des masques, là où le gouvernement a démissionné

J’ai également pu visiter l’atelier de fabrication des masques installé à la maison pour Tous Berty Albrecht. Plusieurs autre ateliers de couture ont été mis en place dans la ville, comme ceux du collectif Auber solidaire a la Maison des langues, épicéa et l’association de Mme Coulibaly a Vallès. Car les citoyens ont là aussi pris l’initiative : un grand nombre d’habitants se sont portés volontaires pour produire des masques, mais ils n’avaient pas forcément le savoir-faire ou le matériel. La solidarité s’est organisée : des milliers de mètres de tissus ont été collectés, de l’élastique, des machines à coudre. La ville a apporté son aide, en commandant du tissus, en organisant des ateliers de couture. Aujourd’hui, des milliers de masques distribués aux habitants peuvent être produits, soit à domicile, soit dans l’atelier installé dans la maison des langues de la ville. Quel exemple d’une mobilisation citoyenne : Là où Macron et son gouvernement se sont montrés incapables de planifier la production de masques, le peuple, lui l’a fait !

A Pantin aussi, les bénévoles sont en première ligne

Pantin a connu le même élan qu’Aubervilliers, comme me le racontaient cette semaine des membres du collectif Solid19, de l’association Pantin Family ou encore du Secours Populaire, que j’avais joints par téléphone. Ici encore, les associations, collectifs et initiatives de solidarité se trouvent plus que jamais en première ligne et jouent un rôle décisif. Pour beaucoup de nos concitoyens, les distributions de produits de première nécessité, les maraudes, le soutien humain aussi, constituent un soutien crucial – parfois le seul. Beaucoup d’entre eux me le disent, chaque jour.  Je pourrais mentionner d’innombrables autres initiatives auxquelles il faut rendre hommage. Que l’on me pardonne de ne pas toutes les évoquer ici.

Le peuple solidaire est debout malgré le mépris des médias et l’abandon du gouvernement

Je veux rendre un hommage d’autant plus appuyé aux volontaires de Pantin qu’ils ont dû essuyer le regard condescendant que les médias portent bien souvent sur la Seine-Saint-Denis. Ainsi, La semaine dernière encore, Paris Match a publié un article sur les actions de solidarité à Pantin. Le titre : « la solidarité en bande organisée » ! La suite est dans le même ton, ponctuée de stéréotypes rabaissants pour les bénévoles, les habitants.  J’ai découvert l’article avec un sidération et colère. Pierre de Lune Pantin, association membre du collectif Solid19 qu’avait suivi Paris Match, a dénoncé ces clichés humiliants dans un droit de réponse ; je lui redis tout mon soutien et mon admiration pour son action. Paris Match oserait-il parler ainsi d’une autre ville, d’un autre département que la Seine-Saint-Denis ? Quelle injustice envers le travail généreux des bénévoles ! Quelle injure envers tous les habitants de la Seine-Saint-Denis, qui se voient encore une fois lancer au visage les stéréotypes méprisants qui alimentent les discriminations qu’ils subissent de la part des forces de police, à l’embauche ou dans l’accès au logement ! Négligés par le gouvernement, qui reste aveugle à la situation sanitaire comme il ignore depuis des années la situation sociale, les villes et les quartiers populaires sont ainsi une fois de plus caricaturés, stigmatisés par les médias. La double peine. Mais malgré ce mépris, cet abandon, le peuple est debout : il vaut tellement mieux que les prétendus « importants » !

Encore et toujours : la solution c’est le peuple ! C’est au peuple qu’il faut rendre hommage.

A l’heure de conclure, on le voit une nouvelle fois : la solution, c’est le peuple. Il faut rendre hommage à toutes celles et ceux qui permettent à leurs concitoyens de faire face à l’urgence et de continuer à mener aussi normale que possible en ces temps de crise. Les soignants bien sûr, les agents de la fonction publique et des services communaux, les travailleurs – qui travaillent dans les secteurs les plus sollicités et exposés, et qui sont si nombreux parmi les habitants du département –, les bénévoles des associations, et tant d’autres encore.  Bravo à cette population généreuse. Bravo à celles et ceux qui s’engagent. Bravo aux héros du quotidien.

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